Diplômé du CEFAM en 2010, Anthony MARQUES revient aujourd'hui pour témoigner de son parcours. Devenu Trader, il partage ses expériences professionnelles qui l'ont menées à faire le métier qu'il voulait.
Pour commencer, pourquoi avez-vous choisi le CEFAM ?
Je ne rentrais pas forcément dans le moule des études à la française, c’est-à-dire, tu passes le baccalauréat, tu rentres en Classe Prépa, puis ensuite tu vas en Ecole franco-française pour enfin travailler dans une entreprise bien franco-française.
Je me suis donc posé la question : « comment je peux retomber sur mes pieds tout en contournant un peu ce schéma ? »
Faire des études aux USA me donnait envie depuis tout petit donc j’ai voulu allier les deux, tenter le coup de poker et voir si ça marche au CEFAM pour moi.
Au niveau des stages, qu’est ce que ce qui a motivé votre décision de faire le CEFAM ? Est -ce également la perspective de faire deux stages (un de 3 mois, et un de 6 mois) durant votre cursus ?
Oui cela a définitivement compté dans mon choix. J’estime que c’est la base, que le théorique peut emmener jusqu’à un certain point mais il y a des limites donc il faut apprendre sur le terrain, faire face à des problématiques de la vie de tous les jours dans le travail.
Donc c’est plus dans ce que l’on rencontre dans nos expériences professionnelles que l’on se forme.
Est-ce que vous vous souvenez de vos stages comme des expériences marquantes ?
Pour mon stage de 3 mois, ça a été la première fois que j’ai habité à l’étranger, c’était à Londres. Au bout de 10 minutes en entreprise, je me suis demandé si je parlais la même langue… C’était assez intéressant et formateur. C’est aussi comme cela que l’on se pousse, que l’on se met au niveau. C’était divisé en 6 semaines en marketing et 6 semaines en comptabilité, ce qui m’a permis de voir ce qui me plaisait et de faire le tri. Pour moi c’était ça l’utilité et l’intérêt des stages.
Ensuite pour mon stage de 6 mois, je suis allé à Luxembourg chez Citi Group. Moi qui commençais à me dire que je souhaitais m’orienter dans la finance, je voulais une sorte de confirmation dans les faits et cela a été assez révélateur : je me suis dit que j’avais bien aimé les gens, la mentalité, ce que ça permettait de faire, les perspectives, la notion du boulot. Donc ce stage m’a conforté dans ce choix.
Donc en soi, outre sortir de la théorie, les stages t’ont permis de valider tes choix ?
Tout à fait, j’ai eu de la chance, j’avais des tâches assez complexes, j’étais assistant du Head of Sales. Donc c’était très riche et complet. En effet, il y a des stages un peu moins intéressants sur le plan technique, mais au moins, ces stages permettent de rencontrer du monde et d’échanger des expériences. Cela m’a donné des perspectives : je suis trader à l’heure actuelle. J’ai rencontré quelqu’un qui était un ancien trader et qui m’a dit qu’il avait les meilleures années de sa vie dans ce poste. C’est pourquoi je me suis orienté dans cette voie.
Depuis ton diplôme en 2010 à NorthEastern, quel est ton parcours en quelques étapes clés ?
Il faut savoir qu’à NorthEastern, j’avais un deuxième stage, puis je me suis retrouvé malheureusement de retour à Luxembourg parce que je me suis retrouvé en plein dans la crise de 2008/2009/2010. Je cherchais un poste aux USA mais quand on n’est pas américain, c’était très compliqué, à cause du protectionnisme culturel naturellement créé pendant une crise. Donc c’était difficile.
Et comme je voulais un poste qui est ultra technique, je me suis dit que gagner une année en technicité ne fera pas de mal. Donc j’ai pris des cours assez avancés en Maths et en Finance à Northeastern auxquels j’avais le droit grâce à mon GPA. Et ensuite je me suis dit que j'allais postuler pour certains des meilleurs Masters en Finance au monde. J’ai pris dans ce qui était à l’époque le numéro 2 au monde, qui est à l’IE à Madrid.
Suite à cette expérience, j’ai décidé de suivre ma copine à Londres. Donc j’ai fait un stage dans une entreprise de Private Equity de fusion-acquisition et d’investissement. Ça m’a bien plu mais j’ai toujours voulu être trader. Lors de ce stage, je me suis occupé de tout automatiser au sein de leur entreprise, et de programmer tout leur système de calcul.
Suite à cela, j’ai dû faire l’affaire étant donné qu’ils m’ont aussi proposé un poste avec une rémunération qui était dans les plus hautes de ma tranche d’âge, donc j’ai sauté sur l’opportunité. J’ai donc travaillé chez eux pendant 3 ans au total.
J’ai ensuite trouvé une nouvelle opportunité, dans la continuité logique de ce que j’avais déjà développé. Il s’avère que dans les faits, cette nouvelle expérience a été tout l’opposé, qui s’est plutôt mal passée (problème culturel, problème de gestion catastrophique, pertes d’argent).
Suite à cela, j’ai quitté l’entreprise mi 2017 et je suis revenu en France pour chercher du travail, ne sachant pas avec le Brexit, avec Trump, où j'allais finir. Je viens tout juste de trouver un travail de senior trader dans le pétrole à Pragues, après 1 an et demi avec presque aucune offre dans ma branche.
Après 1 an et demi sans travail, comment avez-vous trouvé ce poste à Prague ?
Beaucoup de travail de fond sur le développement du réseau. J’avais déjà un bon réseau professionnel : je l’ai rendu excellent. Je me suis fait connaitre et j’ai connu tous ceux qui pouvaient m’apporter quelque chose, ou compter. J’ai également fait un énorme travail sur les recruteurs : plus de 115 recruteurs contactés.
Un de ces recruteurs m’a contacté pour un poste où il avait très peu de gens qui postulaient.
A partir de là, ça a été un processus long de plus de 3 mois entre le contact initial et la signature de l’offre.
Quels conseils donneriez-vous à des étudiants en recherche d'un premier emploi ?
Tout d’abord, il ne faut pas se leurrer : que ce soit pour un premier emploi ou pas, tout se fait par chasseurs de têtes et connections professionnelles. Celui qui espère avoir un retour en postulant sur un site internet, a très très peu de chance d’aller de A à Z dans le processus de recrutement.
Un dernier conseil pour des jeunes diplômés sur le marché du travail ?
Ne pas perdre espoir car cela va être sûrement beaucoup plus long que ce qui avait été envisagé au début.
Ne rien laisser au hasard non plus : il y a plein de choses qu’on ne peut pas contrôler mais on peut contrôler ne serait-ce que le fait de ne pas faire de fautes sur un CV...
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